Fleuve Congo : les berges du Lualaba en danger

Article : Fleuve Congo : les berges du Lualaba en danger
Crédit: Alexandre Mulongo
21 avril 2021

Fleuve Congo : les berges du Lualaba en danger

Le fleuve Congo se classe parmi les cours d’eau les plus importants du monde. Deuxième plus grand fleuve par son débit et huitième par sa longueur, il s’impose de manière majestueuse sur la carte du pays. L’étendue de son bassin hydrographique, sa situation géographique (climat) et ses voies navigables sont des éléments de sa richesse. Le développement d’un tourisme mal encadré sur les berges du Lualaba, nom de son cours supérieur, pourrait nuire à son existence.

Les débuts d’une activité touristique

L’exploitation des minerais de cuivre et cobalt font de la ville de Kolwezi une importante ressource pour l’économie du pays. Des conférences s’y tiennent chaque année en vue de développer le secteur minier et énergétique. L’augmentation de la demande en cobalt, qui contribue à la fabrication des batteries des voitures électriques, attire des investissements. Les regards tournés vers cette ville de la province du Lualaba poussent les autorités à développer des infrastructures d’accueil.

Ces autorités profitent de cette visibilité pour préparer le secteur du tourisme qui, à la longue, pourrait se substituer aux ressources minières à l’épuisement des gisements. Les berges du Lualaba serpentent la zone périurbaine de Kolwezi. Elles sont devenues des espaces que s’arrachent des riches acquéreurs. Hommes politiques, hommes d’affaires et chefs d’entreprise, tous veulent un bout de parcelle au bord de l’eau.

Wansela et Katebi sont deux sites qui se sont développés avec rapidité. Des maisons d’habitation, des restaurants, des terrasses, des paillotes et des terrains de jeux y sont sortis de terre en un temps record. A défaut d’un tourisme de masse qui se fait attendre, ces lieux se contentent d’un tourisme interne. Des plaisanciers venus du centre de Kolwezi, Lubumbashi, Likasi et Kasumbalesa investissent les endroits aménagés pour des activités sportives et ludiques. Une négligence dans la surveillance de ces sites pourrait avoir des conséquences fâcheuses à l’avenir.

Des activités peu respectueuses de l’environnement

La navigation de plaisance, les baignades et les fêtes les pieds dans l’eau sont autant d’activités qui attirent du monde sur les berges du Lualaba. Les touristes y arrivent les weekends par bus entiers pour passer du temps au bord du fleuve. Ces fêtards qui emportent dans leurs bagages boissons et repas ne s’empêchent pas de se servir des eaux comme poubelle. Elles charrient les canettes en aluminium, les matières plastiques, les bouteilles en verre et d’autres déchets solides et liquides.

Les quelques éléments qui reviennent à la berge par la force des petites vagues font penser aux pollueurs que les cours d’eau se nettoient seuls en rejetant les intrus. Une idée très répandue par les croyances populaires, qui attribuent à l’eau des esprits protecteurs. La vie aquatique et la qualité de ces eaux douces sont soumises à une pollution qui va grandissante. Les activités humaines mettent en danger la petite économie qui s’est développée sur le fleuve par des modestes riverains.

A l’avenir, les poissons Lualaba (carpe du Lualaba) et les sardines appréciés dans toute la région seront-ils encore pêchés dans le fleuve Lualaba ?

A ce jour, l’impact des activités minières sur les eaux du Lualaba n’est pas connu. Il serait dommage que le tourisme devienne un facteur important de pollution dans un monde où les ressources en eau douce se rarifient.

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